Peinture - Polyvisionnisme - 1982-1988
1982-1988 - POLYVISIONNISME* et TVB *
Le Polyvisionisme, polyvisionnisme, et/ou polyvision(n)isme ...
Un mot qui prendra la liberté de se polyvisionner !
«Ce premier "EUREKA", en dernière étape de ma peinture figurative,résulte d’un besoin de dépassement et d’une volonté de dégager, de mes expériences passées, une œuvre originale et authentique qui réponde à ma vision plurielle, nouveau souffle d’inspiration».
VEA XIRADAKIS invente le polyvisionisme au début des années 80.
Après avoir croisé les courants surréalistes, oniriques puis expressionnistes, en recherche d’une figuration "nouvelle" allant à contre-courant de la "Nouvelle figuration", l’artiste peintre se délie peu à peu de la peinture narrative grâce à la sculpture où s’évadent depuis peu ses sujets peints. Pour VEA, la peinture devient un formidable terrain de libertés chromatiques nourries des nouvelles technologies des années quatre-vingt. L’imagerie médicale, et notamment les produits de contraste, laissent émerger d’autres réalités cachées ; «une vision intrigante de l’être humain, à la fois réaliste et surréaliste, qu'aucun cerveau ne pouvait imaginer». Le choc des couleurs pures, leurs juxtapositions brutales, vont régaler la palette et l’œil de VEA : « S’est ouvert, alors, le champ expérimental d’un visionnement pluriel du corps que j’ai appelé Polyvisionisme ».
De véritables pulsations chromatiques pour «faire sauter la rétine»
On perçoit l’influence de ces produits de contrastes dans la facture artistique. VEA mélange de moins en moins les couleurs et pose un contour électrisé de la forme qui augure répercussion, résonance et sonorité. (Dichotomie, Le pas, Destructuration, Déploiement, Stella, Corps miroir…) l’idée d’une onde, incitant à des échos chromatiques inattendus… Le corps mute en permanence et annonce un chant secret avec lequel compose l’artiste. Les contrastes des couleurs créent des tensions et des divergences laissant découvrir des frontières intérieures et des passages clandestins dans les entrailles du corps. L’artiste abandonne les transparences et les lumières surréalistes. Les tonalités s’épaississent, donnant à l’argument une consistance dans son éphémère et ses turbulences… Les couleurs se saturent, se heurtent et se chahutent.
Dans sa série des C(hr)omiques, le chromatisme délire, les rapports de couleurs s’inversent et se moquent des codes. Les verts sont sur les corps et non plus à côté (Polyvision, Miroir-polyvision, Corps trois couleurs, Corps feuille, Douches hommes) jusqu’à sa propre image (Autoportrait holographique). La réalité charnelle disparaît pour finalement se dé-matérialiser (La Piscine, Séquence-miroir, Femme-soleil). Ce choix exubérant de couleurs répond à cette jouissance libre de quitter une réalité codifiée, de savourer sa complémentaire, voire son opposée, pour encore bousculer l’ordre établi. Dans des scènes de vie déclinées de rouge et de vert (Pose du vernis, L’enfant triste, le rasoir) on discerne le jeu d’équilibriste que s’autorise l’artiste dans ses options tranchées. Il y a introspection dans ces univers aux chromatiques déjantées comme si des perturbations intérieures, provocantes et fragiles, farouches et tendres, en balançaient le ressenti à l’entour. «J’ai aussi qualifié ces quelques œuvres de C(hr)omiques car elles sont d’un polyvisionisme ”marginal”, présentant, dans le choix des couleurs, une complémentarité en même temps qu’une contradiction : la peau est verte mais le vernis est bien rouge, ou la mousse à raser bien blanche. Ces peintures me font aussi penser à Lautrec et je les trouve drôles et légères».
Ce cheminement polyvisionniste atteint le corps dans son intimité pour l’étreindre…
La polyvision découpe et multiplie une vision inédite du corps. Pour servir le concept de dualité cher à l’artiste, miroirs et psychés accentuent leurs emprises. Terrain de jeux infini pour VEA qui crée l’osmose et traque toujours la tension de deux réalités qui cohabitent et que le cerveau catégorise comme une réalité et son reflet. «Ce que tu vois n’est pas ce que les autres voient,le miroir ne révèle pas qui tu es».
La démarche artistique de VEA accorde à la polyvision toute l’amplitude pour décupler et mettre en scène le corps, en traction/attraction perpétuelle (Dichotomie), véritable sujet-acteur où tout se focalise. Mis en exergue, il est structure de formes qui se démultiplient en cadence. Dans ses polyvisions mono-toile Tu peux toujours courir, La course, Mouvement, Grand Ecart, et son triptyque La Fuite, VEA décompose le mouvement, saisi dans une scène immersive et séquencée, à l’image du photographe britannique Eadweard Muybridge. Comme des dièses ou des bémols, des paravents légers rythment la frontière subtile du 'voir' et du 'suggérer' (Douche, Entraves, Le sein, Dichotomie). Des fenêtres ouvertes, greffées sur l’intimité d’un corps, le livrent pour une plongée lyrique, insolente et ponctuée… (Polyvision, Corps miroir, Dense-danse, Déploiement, Destructuration, La belle endormie, Primordial).
VEA s’amuse du mensonge de l’oeil qui s’égare, perdant ses référents habituels. Des corps se bousculent, créant une troisième entité vivante ; autre histoire qui se superpose avec humour (série Judoka et TVB K-Judo). Ailleurs, révélation des sentiments imbriqués et pourtant délicatement dissemblables. La frontière disparait entre conscient/visible et inconscient/invisible car l’artiste saisit entièrement leur matérialité et les impose selon le même registre (Sommeil agité, la belle endormie, Déroulement du sommeil). L’espace se construit également selon des séquences verticales (L’écrivain, Triptyque-plongeon) voire obliques (Séquence miroir, La piscine) qui structurent ou censurent les corps comme si le spectateur indiscret se tenait devant une fenêtre.
Déconstruire, reconstruire, rendre vivant… Les Toiles Vivantes à Bandes (TVB)
La démarche polyvisionniste de VEA XIRADAKIS désire ardemment d’autres perspectives. Comment démultiplier la vision de ces mono-toile, diptyque et triptyque ? «Une prise de conscience, une insatisfaction» motive son geste. En 1983, VEA confie : «il s’agit là d’un moment crucial de ma démarche picturale et du premier "Eureka" de mes recherches !J’ai noirci pas mal de papier durant cette période de panne-panique de cette recherche personnelle picturale que je voulais authentique et originale». Certaines peintures attendent sa signature et VEA ne s’y résout pas. «Elles me criaient leur insuffisance. Je n’arrivais pas à les signer mais je ne pouvais pas les ignorer, ni les détruire». L’artiste peintre creuse et explore, «Il y avait quelque-chose à en sortir pour me sortir moi-même de cette impasse». Une nuit, elle s’empare d’une de ses toiles, la retire de son châssis et la découpe minutieusement en bandes. En testant différents montages, au matin, elle témoigne de cet instant où «mon oeil s’est mis à jubiler. Le sujet narratif n’existait plus, les couleurs et les formes ont vibré tout autrement… Cette toile figurative était devenue abstraite ! ». Une fois le montage choisi, VEA fixe les bandes sur un châssis plus étroit afin qu’elles se chevauchent. Le rythme, la séquence, le mouvement font, plus que jamais, partie de l’identité picturale et s’inscrivent dans la chair même de la toile… L’artiste vient d’inventer un nouveau système du polyvisionisme : la Toile Vivante à Bandes.
L’artiste scinde, fractionne et décompose certaines de ses peintures polyvisionnistes pour les transformer en «toiles variantes», devenues «polyvisionnables». De la toile simple au triptyque : Sous-marine, Autre planète, L’ancre, La Baignoire, La baigneuse à bulles, La douche, Ensoleillement, Déroulement festif... sont autant de panoramas ouverts aux nouvelles évasions de l’esprit qui veut rester libre… Les sujets disparaissent, les chromatiques prennent le pouvoir pour laisser place au seul ressenti, préservé et intact, sans plus de référence ni d’attache au passé culturel, comme « un rituel d’adieu à la figuration»…
VEA pose son empreinte, sa véritable identité artistique, et laisse toute la place à une chorégraphie soutenue de multiples réalités. L’impulsion créative se déploie, alors que le sujet s’esquive graduellement, comme le silence habité qui suit la dernière note d’une symphonie…
« Laisser une trace, mémoire de chair, mémoire de temps, reflet émouvant de notre humanité, maillon de la chaîne de notre Histoire de l’Art».
Polyvision
73 x 60 cm
Acrylique sur toile
1982
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
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Huile sur carton toilé
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