Peinture - Défoulement - Le dé 'Foule' ment ! - 1988-1989
Un jeu de mot comme une galéjade !
«Le dé, comme jeu du hasard - la foule que je n’ai pas peinte - ment comme ce que je n’ai pas voulu dire»…
Cette période naît d’un désir d’abstraction. Le geste gagne en amplitude et se livre au plus près du ressenti… «Il s’agit de transcrire le monde de l’intangible où toute interprétation est possible et n’appartient qu’à celui qui rencontre et pénètre cette œuvre, se l'approprie et la transcrit avec ses propres codes». Après une certaine intimité du corps, livrée dans ses peintures psy-réalistes et polyvisionnistes, VEA XIRADAKIS peint des formes mises en scène, évoluantes et graciles, s’exilant d’un certain «chahut des couleurs».
L’expérience du geste pur : bien plus qu’une «tentative», une nouvelle liberté…
Après la maîtrise d’une peinture technique très mesurée, VEA se sent prête pour atteindre ce désir d’absolu qui l’imprègne alors. L’artiste peintre et sculpteur, qui vient juste de perdre son père, s’engage dans cette brèche qu’elle perçoit comme une nouvelle échappée, un nouvel exode ?… L’évidence s’impose pour elle de rompre avec tous ses principes de base pour aborder une terre inconnue ; celle de «l’œuvre non préméditée». Elle expérimente le lâcher-prise, le Happening, ce pas vers le geste pur, «cet instant où il n’y a plus d’histoire préconçue dans ma tête, pas même d’idée en soi. Juste laisser le geste…»
VEA s’immerge dans un travail qui, une nouvelle fois, fuit la facilité. Si son public y voit des foules, l’artiste en rit, «cette peinture est un mensonge !». L’ironie de Magritte nous effleure à l’entendre parler ainsi. VEA XIRADAKIS revendique son geste et sa volonté. «Non ! Ce ne sont pas des foules, mais des formes abstraites produites par des giclées de couleur». Son geste - de bas en haut - est intuitif et spontané, affermi de sillages et de défilés, favorisé par le "lâcher de pinceau" sur une toile tendue, à la verticale sur le chevalet. «Les lois de la pesanteur et les dégoulinures de la peinture en pot ont provoqué mes interventions immédiates, et dirigé les gestes suivants, inspirés par le rendu du hasard».
Un happening structuré, étayé de constructions verticales scénographiées.
«Le vide et le plein s’équilibrent et composent un univers transparent, sans perspective visible, où flottent des regroupements d’éléments de couleurs plus denses, comme soumis à deux attractions verticales et contraires qui les laissent en suspens». L’artiste entre dans l’abstraction avec l’intention du vivant, du dressé, de l’aplomb, en regard de la pesanteur. Le mouvement séquentiel est ponctué de sinuosités qui retiennent les formes. Celles-ci, jamais vraiment compactes souvent échelonnées, s’accordent, définitivement libérées… Face à l’oeil qui malgré tout veut faire sens, l’artiste peintre répond et contrôle ses abstractions avec des mises en scène. «J’ai joué le jeu et j’en ai rajouté». Ecran, porte, perspective, univers désertique, le tout semble évoquer un décor. «Je voulais me ré-approprier cette "foule" que je n’avais pas "conçue" et qui échappait à mon vouloir d’abstraction. Je me suis amusée à mentir à ce mensonge forcé.».
La texture s’évade de tout carcan quand les choix chromatiques s’épurent.
Les peintures sont industrielles, les outils proviennent du bâtiment et le coup de pinceau est brut «pour rompre totalement avec le léché-lissé». Les torsions sont visibles, voire recherchées, donnant à ses formes une impulsion où l’aspérité est présente. La coulure est ici la règle du jeu. L’artiste la contrôle afin de préserver rythme et équilibre au tableau. «La part du hasard n’a jamais tous les droits! Comme pour la photographie : il faut savoir saisir l'instant unique au vol, le ”voler" au mouvement du temps. C’est ce qui fait la magie de l’image».
Face aux rencontres aléatoires, VEA garde toujours la main et associe trois temps d’action : à l’éponge pour les fonds, au pinceau à rechampir pour les formes et au pinceau plat pour les retouches finales. Après ses dernières turbulences chromatiques, la palette de l’artiste peintre se resserre. Les couleurs tenues dans une même tonalité habitent le ressenti d’une sérénité diatonique…
Si VEA qualifie ses premières abstractions de «tentative», au regard d’un public qui veut y voir des foules, l’essai est confirmé. Le geste atteint le ressenti dans son essentiel où l’artiste s’offre «un grand espace d’air pur éthéré qui "calme" et stabilise le chahut des couleurs».
L'écran
100 x 81 cm
Acrylique sur toile
1988-89
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
Pareu
73x 60 cm
Huile sur carton toilé
1977
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